À genoux, un squelette décapité témoigne d’un ancien rite sacrificiel

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Crédits : Institut provincial des reliques culturelles et d'archéologie du Henan

Une équipe d’archéologues annonce avoir identifié, en Chine, un squelette décapité reposant toujours dans sa position finale, à genoux. Le témoignage d’un ancien rite sacrificiel.

La découverte a été faite sur le site de Chaizhuang à Jiyuan, situé dans la province chinoise du Henan, qui remonte à la dynastie Shang (de 1570 à 1045 av. J.-C). Les archéologues de l’Institut provincial des reliques culturelles et d’archéologie du Henan, et de l’équipe des reliques culturelles municipales de Jiyuan, creusent le site depuis l’année dernière. Et les trouvailles ont été nombreuses.

Les chercheurs ont en effet déterré plusieurs dizaines de reliques, telles que des poteries, des os, des bijoux et même des restes de fruits de mer et de feux d’artifice. D’anciens puits, fourneaux, des morceaux de routes et un nombre surprenant de tombes ont également été isolés.

Mais le plus impressionnant est sans aucun doute cette fosse à l’intérieur de laquelle le squelette d’une personne décapitée se tenait face au nord, toujours à genoux et les bras croisés. En observant attentivement la photo ci-dessous, il semblerait même les mains de l’individu soient également toujours jointes. La position finale d’un condamné, selon les chercheurs, victime d’un ancien rite sacrificiel.

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Crédits : Institut provincial des reliques culturelles et d’archéologie du Henan

Un sacrifice particulier

En effet, un morceau d’os d’oracle portant le glyphe « Kan » a également été trouvé sur le site de Chaizhuang, près du squelette.

Nous savons que les rois Shang utilisaient des os d’oracle (des os d’animaux ou des carapaces de tortues, le plus souvent) pour pouvoir communiquer avec leurs ancêtres. Et nous savons que ces rois sacrifiaient un grand nombre de personnes pour pouvoir leur parler. Il pouvait s’agir d’ennemis capturés pendant la guerre, d’esclaves ou encore de personnes malades. Certains étaient également des commerçants, des artisans ou des agriculteurs qui s’étaient révoltés contre des nobles, quand d’autres étaient des nobles qui s’étaient opposé au roi.

Ceci étant dit, des glyphes étaient également gravés sur ces os, dont certains renvoyaient à une pratique sacrificielle. « Au cours de cette période, les scripts « She », « Shi », « Tan » et « Kan » étaient utilisés pour désigner le type de rite qui serait opéré, explique Xinhua Liang Fawei, chef du projet d’excavation du site de Chaizhuang. Et « Kan » représentait les enterrements en position verticale« .

Auparavant, les restes de sacrifices humains découverts dans la région datant de cette époque étaient pour la plupart en position allongée, mais cette nouvelle découverte atteste que la pratique sacrificielle en « position verticale » pouvait en réalité avoir été plus courante qu’on ne le pensait. Pour l’heure, on ne sait pas grand chose de plus sur ce pauvre individu, qui fera prochainement l’objet d’analyses.

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