Vous vous souvenez peut-être de nos différents articles de l’année dernière sur les exploits du jeune alpiniste Hugo Haasser. Cette année, il nous a accordé une nouvelle interview.
Vous pouvez retrouver nos différents articles le concernant :
- Les 7 summits : Voici les plus hautes montagnes de chaque continent
- Passionné d’alpinisme, il se lance un défi : gravir les 7 points culminants de chaque continent. Etape 1 : le Mont Elbrouz
- Passionné d’alpinisme, il se lance un défi: gravir les 7 points culminants de chaque continent. Étape 2 : le Kilimandjaro
Hugo revient juste d’une série de randonnées et d’escalades dans les Alpes. Ses cibles ? Les sommets de plus de 4 000 mètres dont il en a déjà gravi la moitié (l’Union Internationale des Activités Alpines en recense 82). Son dernier sommet au moment de la rédaction de l’article : le mont Täschhorn.
Mont Täschhorn, quésaco ?
Celui-ci culmine à 4 491 mètres et semble garder le sud de la Suisse de son immensité. Avec cette ascension, Hugo rejoint le club des grimpeurs l’ayant vaincu. Ce dernier a été ouvert en 1862 par :
- le révérend John Llewelyn-Davies
- le révérend J. W. Hayward
Avec leurs guides :
- Stefan Zumtaugwald
- Johann Zumtaugwald
- Peter-Josef Summermatter
La montée du mont Täschhorn
Hugo a accepté de nous partager les photographies qu’il a pu prendre durant son ascension. Toutes ces photos et bien d’autres peuvent être vues sur son site personnel dédié à ses aventures dans les montagnes du monde entier.
Son aventure débute dans les forêts qui entourent le mont Täschhorn. Hugo m’explique que ce symbole veut dire qu’il s’agit d’un sentier « facile ». Émettons cependant quelques doutes sur ce qu’est la facilité pour lui.
Les premières hauteurs, et déjà de superbes paysages se dévoilent devant Hugo. On peut voir la neige sur les sommets qui attendent notre randonneur.
La montée dans la neige a commencé et semble lui offrir un horizon glacé, mais extrêmement lumineux.
Avec cette photo, je ne saurais pas dire où est le haut du bas, cela donne un peu le vertige… Et vous ?
Facile donc ….
Voilà la croix sommitale, le sommet est à quelques mètres. Même si elles sont parfois invisibles à l’œil nu, ces croix sont posées sur de nombreux sommets dans les Alpes. Elles indiquent les endroits les plus hauts des montagnes. À leurs pieds se trouve souvent une plaque commémorative des premiers grimpeurs à avoir tenté l’aventure, et il y a parfois un petit carnet protégé où les aventuriers qui ont touché le sommet peuvent laisser un mot.
Cette photo, ce n’est pas Hugo qui l’a prise. Mais bon, il avait une bonne excuse : il vivait son instant sommet.
Après sa descente, Hugo retrouve très vite la verdure et une oeuvre éphémère, posée la, qui semblait attendre son passage.
Quelques questions posées à Hugo Haasser
La rédaction de SciencePost a voulu en savoir un petit peu plus sur ce que ressent un alpiniste :
– Est-ce que cela vous arrive de croiser des personnes lors de vos montées, et eux, qui sont ils ?
«Les sommets dans les Alpes dépassant les 4 000 mètres d’altitude, sont des montagnes qui attirent car prestigieuses et célèbres. Gardiens de refuge et alpinistes, qu’ils soient amateurs ou professionnels (guides), les peuplent. À des altitudes moindres, des randonneurs et coureurs sont également de la partie. Certaines cimes possèdent des infrastructures « luxueuses » (téléphériques, refuges confortables), rendant certaines ascensions bien plus faciles, et donc très populaires.»
– Qu’est-ce que cela fait de se retrouver sur un sommet, que ce soit votre ressenti, la vue ?
«Cela est difficilement descriptible. Il s’agit d’un moment magique, qui récompense tous les efforts fournis à la montée. Par contre, les effets de l’altitude gâchent parfois le spectacle. Certains sommets nécessitent beaucoup d’efforts et de souffrances, rendant l’instant un peu moins sympa à vivre. Mal de tête, nausées et étourdissements peuvent être ressentis si l’acclimatation n’est pas idéale.
Au-dessus de 4 000 mètres, la vue est bien évidemment sublime et aérienne. Je dis souvent que nous avons l’impression d’être en avion.»
– Est-ce que justement, c’est se retrouver tout en haut qui est votre moment préféré (dans une montée) ?
« Mon moment préféré n’est pas le sommet, car cela signifie qu’il reste toute la descente à faire. Et c’est souvent en descente que l’on prend le plus de risques. En effet, la fatigue est présente. De plus, l’attention a tendance à diminuer, chose qui n’est pas saine. Nous avons en tête que nous avons réussi, mais il n’en est rien tant que les difficultés techniques et les risques objectifs sont encore à surpasser. Et comme toujours, dans le sens de la gravité, il est plus délicat de passer les obstacles.»
– C’est donc une fois cette étape (la descente) franchie et quand vous commencez à revoir les maisons, votre moment préféré ?
«C’est lorsque j’ai franchi tous les obstacles qui peuvent être « mortels ». Quand je reviens sur un terrain où il n’y a plus de risques, plus de vides, plus de séracs, plus de crevasses, plus de descentes en rappel, etc.
C’est lorsque je sais que j’ai réellement réussi.»
– Vous avez monté beaucoup de sommets en assez peu de temps, est ce que votre corps arrive à suivre comme vous le voulez ? Et si oui, quel est votre quotidien pour vous entraîner ? Est-ce que vous avez déjà aperçu des animaux qui ne vivent qu’en altitude ?
«Lorsque nous montons à plus de 4 000 mètres, les marches d’approches sont parfois longues. Elles permettent de s’échauffer, de contempler le paysage et bien sûr, de rencontrer des animaux intrinsèques à la montagne. Dans les Alpes, les plus communs sont les bouquetins et les chamois. Certains massifs, comme la Vanoise, regorgent également de marmottes.»
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