9 pays pourraient bientôt éradiquer l’hépatite C

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Selon un nouveau rapport, neuf pays pourraient éradiquer l’hépatite C d’ici 2030. Par ailleurs, les efforts internationaux se multiplient pour rendre les dépistages et les traitements plus accessibles à tous.

L’hépatite C est une inflammation du foie qui touche plus de 325 millions de personnes dans le monde qui, encore aujourd’hui, est une véritable menace pour la santé publique. Neuf pays pourraient néanmoins en venir à bout d’ici 2030, selon des données diffusées par l’Observatoire Polaris, une entité indépendante dédiée à soutenir l’objectif de l’élimination mondiale des hépatites C et B d’ici 2030, lors du deuxième Sommet mondial sur cette maladie qui s’est ouvert le 1er novembre 2017 à Sao Paulo, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Sont ici concernés le Brésil, l’Égypte, la Géorgie, l’Allemagne, l’Islande, le Japon, les Pays-Bas, l’Australie et le Qatar. « Pour la plupart des autres pays, il sera pratiquement impossible d’atteindre ces objectifs sans l’implantation de politiques pour améliorer l’accès au diagnostic et aux traitements », a expliqué Homie Razavi, directeur du Centre d’Analyse des Maladies (CDA), basé aux États-Unis.

L’hépatite, qui attaque principalement le foie, est causée par l’un des cinq virus transmis par le sang (étiquetés A, B, C, D et E). Nous avons des vaccins largement disponibles contre les hépatites A et B, mais pas pour les autres. Entre 75 et 85 % des personnes infectées par l’hépatite C finissent par vivre avec une infection chronique. Grâce aux dernières avancées en matière de médicaments antiviraux, il est néanmoins actuellement possible de guérir complètement de cette infection dans près de 95 % des cas. Malheureusement, le problème réside dans l’accès au diagnostic (seuls 9 % des malades touchés par l’hépatite B savent qu’ils ont contracté l’infection) et le coût prohibitif des médicaments. Concernant le diagnostic, le ministre brésilien de la Santé Ricardo Barroso a notamment annoncé la distribution de 12 millions de tests en 2018, pour un total de 200 millions d’ici 2030, l’équivalent de la population du pays.

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Fait intéressant, ces neuf pays concernés (dont la France est, vous l’aurez compris, exclue) ont suivi différentes voies pour atteindre de tels résultats. L’Égypte a par exemple mis en place un dépistage de masse de la maladie virale et une production de masse de médicaments contre l’hépatite C plus abordables. Pendant ce temps en Australie, le gouvernement a conclu un accord avec des sociétés pharmaceutiques pour fournir un traitement financé par le gouvernement à tous les patients adultes atteints d’hépatite C. Cette initiative a déjà permis de guérir 30 000 patients atteints d’hépatite C, rien qu’en 2016.

Selon les données de l’Observatoire Polaris, 22 autres pays travaillent actuellement de plus en plus dur pour pouvoir atteindre de tels objectifs, tandis que les autres ont encore besoin d’un changement sérieux de politique et d’un financement accru avant de pouvoir s’attendre à une amélioration. « Nous sommes encore loin de cet objectif, mais cela ne signifie pas que ce soit un rêve inaccessible », note Charles Gore, Président de l’Alliance mondiale contre les hépatites à but non lucratif, présent lors de la conférence.

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