86 nouvelles étoiles baptisées par l’Union astronomique internationale avec des noms parfois originaux !

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Le catalogue s’élargit : 86 nouvelles étoiles baptisées par l’Union astronomique internationale. Les conventions de dénomination s’éloignent des sources traditionnelles occidentales et classiques pour favoriser une approche plus inclusive et multiculturelle.

Lorsque nous pensons aux étoiles les plus connues du ciel nocturne, nous imaginons Sirius, Vega, Rigel, Bételgeuse, Polaris ou encore Arcturus. Toutes ces étoiles dérivent leurs noms d’origines arabes, grecques ou latines. Tout comme les constellations, ces noms ont été transmis d’une tradition astronomique à une autre et ont finalement été adoptés par l’Union astronomique internationale. Mais qu’en est-il des traditions astronomiques des nombreuses autres cultures de la Terre ? Ne méritent-elles pas d’être mentionnées ? Bien sûr que si. L’UAI vient officiellement de baptiser 86 nouvelles étoiles, faisant référence à des peuples aborigènes, chinois, hindous, mayas, polynésiens, ou encore sud-africains.

Un total de onze noms d’étoiles font ici référence à la culture chinoise, dont trois sont dérivés des « demeures lunaires » de l’astronomie orientale traditionnelle. Cela se réfère à des bandes verticales du ciel qui agissent comme des marqueurs pour la progression de la Lune à travers le ciel au cours d’une année. En ce sens, ils fournissent une base pour le calendrier lunaire de la même manière que le zodiaque en Occident. Deux noms sont également dérivés des anciennes demeures lunaires hindoues : Revati et Bharani, qui désignent respectivement Zeta Piscium et 41 Arietis. Revati était également la fille du roi Kakudmi dans la mythologie hindoue et l’épouse du dieu Balarama — le frère aîné de Krishna. Bharani, d’autre part, est le nom de la deuxième demeure lunaire de l’astronomie hindoue.

Au-delà des traditions astronomiques indienne et chinoise, deux étoiles nouvellement baptisées font référence au peuple sud-africain Khoikhoi, et aux habitants de Tahiti — Xamidimura et Pipirima. Ces noms ont été approuvés pour Mu¹ et Mu² Scorpii, deux étoiles qui composent un système binaire situé dans la constellation du Scorpion. Xamidimura signifie ici « yeux du lion ». Pipirima, quant à elle, se réfère aux jumeaux inséparables de la mythologie tahitienne, un garçon et une fille qui se sont enfuis de chez eux pour devenir des étoiles dans le ciel nocturne. Vient ensuite le nom maya Yucatec Chamukuy (anciennement Theta-2 Tauri), qui se réfère à un petit oiseau. Vous la retrouverez dans la Constellation du Taureau.

Quatre noms faisant référence aux aborigènes australiens ont également été ajoutés au catalogue : Wardaman Larawag, Ginan, Wurren et Boorong Unurgunite. Ces noms désignent maintenant Epsilon Scorpii, Epsilon Crucis, Zeta Pheonicis et Sigma Canis Majoris, respectivement. Étant donné que les Australiens autochtones ont des traditions qui remontent à 65 000 ans, ces noms sont parmi les plus anciens.

L’étoile la plus brillante nouvellement baptisée est Alsephina, anciennement Delta Velorum. Le nom provient du nom arabe al-safinah (« le navire »), qui se réfère à l’ancienne constellation grecque Argo Navis (le navire des Argonautes). Ce nom remonte à la traduction arabe de l’Almagest au Xe siècle, compilée par Ptolémée au IIe siècle de notre ère.

Le nouveau catalogue comprend également la fameuse « étoile de Barnard », un nom qui a été couramment utilisé depuis environ un siècle, mais qui n’a jamais été officialisé. Cette étoile naine rouge, située à moins de 6 années-lumière de la Terre, porte le nom de l’astronome qui l’a découvert — Edward Emerson Barnard — en 1916. Elle rejoint maintenant Alsafi (Sigma Draconis), Achird (Eta Cassiopeiae) et Tabit (Pi -3 Orionis) comme l’une des quatre étoiles voisines dont les noms propres ont été approuvés en 2017.

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