8 nouveaux signaux étranges repérés dans l’espace lointain

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Le radio-télescope CHIME (Canadian Hydrogen Intensity Mapping Experiment). Crédits : Université McGill

Une équipe d’astronomes annonce avoir pu repérer huit nouveaux sursauts radio rapides (FRB) en provenance de l’espace lointain. On ne sait toujours pas d’où ils viennent, mais un portrait de ces événements commence à se dessiner.

Les sursauts radio rapides (FRB) nous déconcertent. Ces émissions, qui ne durent que quelques millisecondes, peuvent illuminer l’espace avec autant d’énergie que 500 millions d’étoiles. Le premier de ces « flashs » a été découvert en 2007. Depuis, nous en avons détecté près d’une centaine. Certains sont uniques, et d’autres (moins souvent) sont répétés. Comme le FRB 121102, détecté en 2017, qui s’est mis à « clignoter » plusieurs fois. Même chose avec le FRB 180814, repéré en janvier dernier. Cette nouvelle étude, à paraître dans The Astrophysical Journal Letters, détaille la découverte de huit nouveaux signaux répétés (FRB 180916). Tous ont été repérés par le radio-télescope CHIME (Canadian Hydrogen Intensity Mapping Experiment).

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Crédits : NRAO Outreach

Des différences, et des similitudes

On ne sait toujours pas de quoi il s’agit. En revanche, le fait d’avoir pu repérer un troisième groupe de FRB répétés peut nous aider à dresser un tableau un peu plus précis de leur nature. « Il existe clairement une différence entre les sources, certaines étant plus prolifiques que d’autres, explique Ziggy Pleunis, de l’Université McGill. Nous savions déjà grâce au FRB 121102 que les rafales pouvaient être très groupées. Parfois, la source reste silencieuse pendant des heures, puis soudainement, vous obtenez plusieurs rafales en peu de temps. Nous avons observé la même chose pour FRB 180916 ».

Les astronomes ont également relevé que quasiment tous les sursauts repérés ne se sont répétés qu’une fois. Sauf le dernier, qui s’est répété deux fois après la détection initiale. Soit trois fois au total. Pour les chercheurs, cela pourrait indiquer que tous les FRB sont en réalité des redoublants, mais que certains, à l’instar des volcans sur Terre, sont beaucoup plus actifs que d’autres. Dernière chose : il semblerait que toutes les rafales individuelles de ces « tirs groupés » semblent durer un peu plus longtemps que les flashs des FRB uniques. Et chaque rafale commence fort, avant de baisser progressivement en intensité.

Nous ne savons pas encore ce que toutes ces informations signifient, mais elles nous rapprochent peu à peu de la véritable nature de ces signaux. S’agit-il de sous-produits d’étoiles à neutrons à rotation rapide avec des champs magnétiques extraordinairement forts ? D’un témoignage de la mort d’une étoile à neutron dévorée par un trou noir ? Ou d’autre chose ? Plus nous serons en mesure de capter ces événements fugaces, et plus nous pourrons d’en déterminer les origines, une bonne fois pour toutes.

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