Il y a peu, l’association UFC-Que Choisir a mené une enquête concernant les médicaments dont la date de péremption est dépassée. Selon les résultats, une grande majorité des médicaments périmés sont encore efficaces à hauteur de 90 %. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a donc été saisie.
Efficacité des médicaments périmés : des résultats surprenants
Dans chaque armoire à pharmacie se trouvent potentiellement des médicaments périmés. Or, le principal conseil concernant ces produits n’est autre qu’un retour au pharmacien. Du côté des risques, il est principalement question d’une perte en efficacité. Néanmoins, une étude menée par l’association UFC-Que Choisir remet en cause ces acquis. Dans sa publication du 19 septembre 2024, l’association de consommateurs explique avoir analysé une trentaine de médicaments périmés. Or, les résultats montrent que huit médicaments sur dix gardent environ 90 % de leur efficacité après la date limite.
Plus précisément, l’analyse concernait vingt comprimés, gélules ou sachets de paracétamol et dix d’ibuprofène, dont la date de péremption était dépassée. Selon les résultats, seulement trois des échantillons de chaque groupe contenaient moins de 90 % de principe actif que la quantité affichée sur l’emballage. Les résultats les moins bons concernent un échantillon de paracétamol datant de 2018 (84 %) et un échantillon d’ibuprofène de 2022 (82 %).
L’association dit avoir testé des comprimés de Dafalgan (paracétamol) périmés depuis six ans et oubliés dans un sac de randonnée. Or, malgré le fait d’avoir supporté des aléas climatiques et d’importants changements de températures et de taux d’humidité, les comprimés contenaient encore 95 % de principe actif. Autre exemple : des comprimés d’Efferalgan (paracétamol) stockés durant 32 ans dans le placard d’une dame centenaire contenaient encore 100 % de principe actif.
Des conséquences multiples et mesures à venir
L’UFC-Que Choisir s’inquiète de ces résultats pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, il est question de conséquences économiques, car il est question d’un renouvellement plus rapide des médicaments, ce qui présente un certain coût à la fois pour l’assurance maladie, le système hospitalier ainsi que les patients eux-mêmes. Ensuite vient la question de l’impact sur l’environnement, car les médicaments non consommés sont synonymes de surplus de déchets inutiles et polluants. Citons également de possibles conséquences sanitaires, à savoir d’éventuelles pénuries ou difficultés d’approvisionnement sur certains médicaments.
L’association souligne également un autre fait : l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) semble avoir une vision plus restrictive que les autorités des États-Unis pour déterminer si un médicament possède encore ou non ses vertus thérapeutiques. Un autre point concerne les laboratoires pharmaceutiques qui peuvent eux-mêmes fixer les dates de péremption de leurs produits. Or, il n’existe aucune obligation d’étendre ces dates limites malgré la possibilité de garantir l’efficacité des médicaments.
L’ANSM a donc été saisie par l’UFC-Que Choisir qui réclame des mesures pour limiter le gaspillage de médicaments. L’agence affirme également avoir déjà débuté des discussions avec les entreprises du secteur du médicament afin de prolonger la durée de vie officielle des produits mis sur le marché.