60 Millions de consommateurs dénonce des pratiques trompeuses après avoir passé au crible 130 produits bio

légumes étalage
Crédits : Pexels / Stokpic

Le magazine 60 Millions de consommateurs a récemment testé pas moins de 130 produits bios dans les catégories fruits et légumes, alcool, viande, lait ou encore céréales. Pour le magazine, tout ou presque tournerait autour de l’argument marketing.

Le bio, un argument marketing avant tout ?

Le 5 juin 2019, le magazine 60 Millions de consommateurs a communiqué sur Twitter à propos de la sortie de son hors-série de juillet-août. Le thème principal ? Les produits biologiques. Or, dans ce hors-série se trouve une enquête accablant certaines pratiques de cette branche de l’industrie agroalimentaire.

Selon le magazine, le label AB (Agriculture Biologique) serait un « argument marketing de poids ». Rappelons que ce genre de denrées coûte plus cher que les produits habituels. Par ailleurs, à l’heure où les scandales alimentaires (déforestation, répercussions sociales, santé) font beaucoup de bruit, les produits bios incarnent une sorte de Graal dans le paysage alimentaire.

Christelle Pangrazzi, rédactrice adjointe de 60 Millions de consommateurs, a été interrogée par le HuffingtonPost. L’intéressée rappelle qu’en portant son attention sur les produits bios, « le consommateur devrait avoir la garantie d’acheter responsable d’un point de vue aussi bien nutritionnel qu’écologique ou éthique ».

Crédits : 60 Millions de consommateurs sur Twitter

Pas moins d’une centaine de produits testés

Dans le cadre de l’enquête, 130 produits ont été passés au crible, dont certains font partie des incontournables : céréales, vin, viande, poisson, pommes ou encore pâte à tartiner. Or, les résultats soulèvent certains points négatifs. Citons par exemple l’utilisation d’engrais et de pesticides, le caractère intensif de l’agriculture et élevage, la présence de fruits et légumes hors saisons (impact carbone) ou encore la présence de plastique destiné à l’emballage de ces mêmes fruits et légumes.

D’autres dérives ont été pointées du doigt : un agriculteur désirant s’installer peut le faire sur une parcelle contaminée ou proche d’une source de pollution. En ce qui concerne le côté nutritionnel, certains produits tels que les plats préparés, les gâteaux et autres contiennent autant de sucre, de sel et de gras que les produits classiques. L’enquête estime assez logiquement que « manger exclusivement bio est une utopie ». Au-delà des dérives citées ci-avant, cela s’explique par des raisons d’ordre économique, mais aussi parce que tous les produits ne sont pas disponibles en version biologique.

60 Millions de consommateurs fait également état d’une évolution du marché. Aujourd’hui, les produits bios représentent 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires chaque année, soit 5 % des achats des Français. Cependant, la grande distribution commercialise désormais la moitié de ce type de produits alors qu’auparavant, les commerces spécialisés étaient en pôle position.

Source

Articles liés :

L’agriculture biologique peut-elle nourrir le monde ? Oui, mais…

Un rapport alarmant de l’ONU indique que nos ressources en eau potable sont mises en péril par l’agriculture intensive

Les consommateurs de produits bio auraient 25 % de risques en moins d’avoir le cancer !