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60 000 nouvelles semences intègrent le « grenier de la planète »

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Crédits : Einar Jørgen Haraldseid/wikipédia

Un nouveau dépôt de graines dans la Réserve mondiale de semences du Svalbard porte à plus d’un million le nombre d’échantillons de semences stockés dans l’installation.

C’est sur l’île norvégienne de Spitsbergen, à environ 1 300 kilomètres du pôle Nord, que l’on retrouve la Réserve mondiale de semences du Svalbard, le « grenier de la planète ». Dans cet immense bâtiment sculpté à même la montagne s’entassent des centaines de milliers d’échantillons de graines représentant plusieurs millions de variétés de semences du monde entier. Cette véritable « arche agricole » a été construite pour soutenir l’humanité en cas de coups durs (guerres, famines, pandémie, réchauffement climatique).

Son utilité a d’ailleurs été mise en lumière en 2015, alors que sévissait la guerre en Syrie. Des chercheurs ont en effet pu récupérer des doublons de leurs graines perdues lors de la destruction de la ville d’Alep.

60 000 nouveaux échantillons

Cette « voûte apocalyptique » vient d’intégrer ce mardi 60 000 nouveaux échantillons de semences proposés par 36 institutions régionales et internationales.

Parmi ces nouvelles graines figurent des échantillons de cultures de base comme le blé et le riz, ainsi que des variétés sauvages de pommiers européens. Vous retrouverez également des variétés de haricots, de courges et du maïs de la Nation Cherokee. C’est d’ailleurs le premier peuple autochtone à proposer ses semences.

Le prince Charles et sa femme Camilla se sont également illustrés en proposant des échantillons de 27 nouvelles plantes sauvages. Parmi elles, on retrouve des primevères et des orchidées récoltées près de Highgrove House, leur maison de campagne.

« Il s’est avéré être une tâche épuisante et souvent démoralisante de persuader les gens du rôle absolument essentiel joué par toute cette diversité dans le maintien d’écosystèmes dynamiques et sains qui soutiennent notre planète« , a déclaré le prince de Galles dans un communiqué. « Il est plus urgent que jamais d’agir pour protéger cette diversité avant qu’il ne soit vraiment trop tard ».

L’intégration de ces nouvelles graines (qui porte à 1,05 million le nombre de variétés de semences présentes dans le coffre) témoigne une fois de plus des inquiétudes croissantes de plusieurs institutions concernant le réchauffement de la planète et la perte d’espèces.

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La grande réserve lors de son ouverture le 26 février 2008 sous bonne garde (un ours polaire sculpté dans la glace). Crédits : Dag Terje Filip Endresen/ Wikipédia

La structure menacée par le réchauffement climatique

Rappelons que si ce bâtiment est effectivement censé nous garantir une certaine protection alimentaire pour faire aux effets de réchauffement climatique, la structure en elle-même est aussi sujette aux caprices du climat. En 2016, de l’eau s’est en effet infiltrée à l’entrée du tunnel alors que le pergélisol l’enserrant commençait à fondre en raison des températures élevées essuyées dans la région.

Les autorités norvégiennes ont depuis financé des travaux pour isoler et renforcer la structure. Reste à voir si elle tiendra le coup. Selon un rapport publié l’année dernière, la température annuelle de l’air en Arctique pourrait en effet augmenter d’environ 10°C avec des émissions de GES élevées et de 7°C avec des émissions moyennes d’ici 2100.

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Brice Louvet, expert espace et sciences

Rédigé par Brice Louvet, expert espace et sciences

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.