Des échantillons lunaires soigneusement mis de côté depuis les missions Apollo, il y a 50 ans, vont prochainement pouvoir être ouverts et analysés. De quoi jeter un nouveau regard sur notre satellite.
De nombreux échantillons ont été rapportés suite aux missions Apollo, de la NASA, permettant de mieux cerner la géologie lunaire. Mais tous n’ont pas été ouverts. Lors des missions Apollo 15 (1971) et Apollo 17 (1972), la NASA avait en effet intelligemment mis de côté certains échantillons. L’idée ? Pouvoir les analyser « plus tard », lorsque nous serions dotés d’une meilleure instrumentation. C’est désormais le cas. Les méthodes d’analyses sont plus fines, plus sensibles, et les regards sont neufs. Il est temps pour l’agence américaine de ressortir ses trésors, 50 ans plus tard.
« Cela nous aidera à mieux comprendre la chimie lunaire »
Neuf propositions visant à étudier ces échantillons ont été sélectionnées par la NASA dans son programme Apollo Next Generation. Certains de ces prélèvements n’ont jamais été ouverts pour éviter toute contamination. D’autres matériaux ont également été traités pour être mieux conservés, avant d’être mis sous scellés dans une chambre froide. L’idée sera donc de pouvoir analyser ces matériaux avec une instrumentation nouvelle dans le but d’en apprendre davantage sur la géologie lunaire.
« Nous recherchons des petites molécules organiques susceptibles d’être présentes à de très faibles concentrations dans les échantillons lunaires, explique l’astrochimiste Jamie Elsila, du laboratoire d’analyse d’astrobiologie de Goddard Space Center de la NASA. Elle dirigera l’une des équipes sélectionnées pour le programme. Au cours des 50 dernières années, notre sensibilité analytique s’est considérablement améliorée et de nouvelles méthodes ont été développées pour isoler les composés qui nous intéressent, nous offrant ainsi une capacité de détection impossible il y a 50 ans (…). Cela nous aidera à mieux comprendre la chimie lunaire ».
Études chimiques et géologiques donc, mais pas que. En effet, il sera également question de pouvoir tester les méthodes de conservation utilisées à l’époque. Notamment savoir si oui ou non l’intégrité des matériaux a bien été préservée en les stockant sous vide, ou en chambre froide. Cela pourrait aider à concevoir des plans de conservation pour les futurs échantillons récupérés. Sur ce point, on rappelle que la mission OSIRIS-REx de la NASA prévoit un retour d’échantillons prélevés sur l’astéroïde Bennu en mars 2021.
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