Un nouveau doigt bionique rend le toucher à un patient amputé

Crédits : Capture vidéo Youtube École polytechnique fédérale de Lausanne

C’est un pas de plus vers des prothèses plus précises qui vient d’être réalisé grâce à des chercheurs italiens et suisses, qui ont développé une prothèse bionique permettant de ressentir les textures. Amputé d’une main, un patient a pu tester le dispositif, avec succès.

Ce sont des chercheurs de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse et de l’Université italienne Sainte-Anne de Pise (SSSA), en Italie, qui dans leur étude publiée le 8 mars dans la revue eLife, expliquent comment ils sont parvenus à développer ce doigt bionique capable de faire ressentir les textures effleurées en temps réel. La sensibilité et les sensations au toucher représentent justement les points à améliorer dans le développement de prothèses de membres, toujours plus précises.

Dans un communiqué publié par l’École polytechnique fédérale de Lausanne, il est expliqué que « les nerfs de personnes non amputées peuvent être stimulés de la même manière pour sentir de la rugosité, sans recours à la chirurgie, ce qui signifie que le toucher prosthétique pour les personnes amputées peut être développé et testé en toute sécurité sur des personnes valides. »

Le dispositif a pu être expérimenté par un patient danois, Dennis Aabo Sørensen, amputé d’une main et volontaire. Très enthousiaste sur le résultat, il déclare : « Je sens encore ma main manquante comme si j’avais le poing fermé. J’ai ressenti les sensations de texture au bout de l’index de ma main fantôme. » Un franc succès puisque durant ces tests réalisés à l’aveugle, les yeux bandés et avec un casque sur les oreilles pour ne pas âtre influencé, Dennis Aabo Sørensen a été capable de distinguer les surfaces rugueuses dans 96 % des cas. « Dans le bras de Sørensen, les nerfs ont été connectés à un bout de doigt artificiel équipé de capteurs. Une machine contrôlait les mouvements du bout de doigt sur différents morceaux de plastique sur lesquels des lignes lisses ou rugueuses étaient gravées. Lorsque le bout de doigt se déplaçait sur la texture du plastique, les capteurs généraient un signal électrique. Ce signal a été traduit en une série de pics électriques imitant le langage du système nerveux, puis dirigé vers les nerfs » est-il expliqué dans l’étude.

Si parvenir à développer des prothèses entières de mains qui intègrent cette technologie n’est pas encore d’actualité, c’est un grand pas qui vient d’être réalisé en ce sens. « La certification est un long processus, mais des prothèses bénéficiant de cette technologie devraient être mises sur le marché d’ici quatre à cinq ans », déclare Stanisa Raspopovic, co-auteure de l’étude.

Source : techxplore