Voici la liste des 41 000 espèces menacées d’extinction en 2022

tigre de Sibérie
Un tigre de Sibérie parmi les 600 restants. Crédits : Pixel-mixer/Pixabay

Chaque année, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publie la Liste rouge des espèces animales et végétales en danger qui comprend celles menacées d’extinction. Et son contenu, mis à jour en 2022, s’est bien alourdi, avec notamment l’entrée en lice du papillon monarque, connu pour parcourir tous les ans un trajet migratoire de 4 000 kilomètres au-dessus du continent américain.

L’UICN est l’une des plus importantes organisations non gouvernementales de la planète œuvrant pour la préservation de l’environnement. Parue le 21 juillet dernier, sa Liste rouge recense 147 517 espèces, dont 41 459 sont menacées de disparition.

Plus d’un quart des espèces connues figure sur la Liste rouge

Selon les estimations de l’UICN, 28 % de tout ce que l’on connaît de vivant à l’heure actuelle se révèle grandement inquiété par une épée de Damoclès exterminatrice, prête à s’abattre imminemment sur plus de 9000 espèces. En exemple, le tigre de Sibérie : il n’en reste aujourd’hui plus que 600 au nord de l’Extrême-Orient. Malgré son déclin, la population mondiale de tigres semble toutefois se stabiliser, voire se rehausser. De nos jours, on dénombre en effet entre 3 726 et 5 578 de ces fauves sauvages. C’est 40 % de plus qu’en 2015. Par conséquent, les actions menées par l’UICN et les instituts de protection animale ne sont pas vaines et arrivent à obtenir ce genre de résultats plutôt encourageants.

singe
De nombreux primates sont en grand péril. Crédits : joelfotos/Pixabay

Voici l’énumération des grandes familles concernées par l’inventaire de l’UICN et le pourcentage de ces spécimens en déclin :

  • 47 % des amphibiens
  • 27 % des mammifères
  • 34 % des conifères
  • 13 % des oiseaux
  • 37 % des raies et requins
  • 33 % des récifs coralliens
  • 28 % des crustacés
  • 21 % des reptiles
  • 69 % des Cycas (ordre de plantes qui s’apparente au palmier)

Par ailleurs, on recense 1375 espèces classées de plus par rapport au constat de 2021. La biodiversité est donc réellement mise à mal, si bien qu’aucun territoire du globe n’est épargné. En outre, cette Liste rouge n’est pas exhaustive, car il reste un grand nombre d’organismes que l’Homme n’a pas encore découvert. Nous pourrions alors facilement supputer un allongement de ce rapport désastreux.

« Toutes les espèces de la planète n’ont pas encore été évaluées, mais la Liste rouge trace un aperçu, un portrait utile de ce qui arrive aux espèces à l’heure actuelle et souligne le besoin urgent de prendre des mesures de conservation », alerte l’UICN.

« La mise à jour de la Liste rouge d’aujourd’hui met en lumière la fragilité des merveilles de la nature, comme le spectacle unique des papillons monarques migrant sur des milliers de kilomètres », atteste le Dr Bruno Oberle, directeur général de l’UICN. « Pour préserver la riche diversité de la nature, nous avons besoin d’aires protégées et conservées efficaces et équitablement gérées, ainsi que d’actions décisives pour lutter contre le changement climatique et restaurer les écosystèmes. »

Le papillon monarque, l’esturgeon, le béluga : des espèces en danger parmi tant d’autres

Le papillon monarque est officiellement en danger depuis cette année. L’évaluation de sa population au cours de la dernière décennie atteste d’une diminution allant de 22 % à 72 %. Cet insecte migratoire est ainsi victime de la déforestation et des pesticides, des causes directes de l’avancée urbaine humaine ainsi que de l’agriculture intensive.

papillon monarque
Un papillon monarque. Crédits : PublicDomainPictures/Pixabay

Concernant la faune marine, la totalité des esturgeons de la planète est maintenant menacée d’extinction, ce qui n’était pas le cas dans les années 2000 (85 % à l’époque). La surconsommation multiséculaire de sa chair et de son caviar l’a peu à peu décimé. Par ailleurs, le béluga, ce poisson migrateur d’eau douce, fait aussi partie de la biodiversité subaquatique surexploitée.

« La principale menace de ces poissons migrateurs géants [les bélugas] est la surexploitation. Les écosystèmes d’eau douce sont parmi les plus menacés au monde, car nous utilisons l’eau non seulement pour boire, nettoyer, irriguer et pêcher, mais aussi pour éliminer nos déchets. Le déclin des monarques est similaire. Bien qu’ils ne soient pas utilisés directement par l’homme, leurs menaces sont décentralisées, diffuses et multiples. Le rétablissement de la population de tigres, cependant, nous montre que résoudre des problèmes complexes de conservation est possible et à notre portée. Bien que les tigres soient toujours en danger, leurs populations semblent stables ou en augmentation. Nous devons apprendre de ces succès de conservation, les partager avec le public et accroître notre investissement dans des actions de conservation fondées sur des preuves », a ajouté Dr Jon Paul Rodríguez, président de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN.

bélugas et poisson spatule
En haut, une famille de bélugas. Crédits : cmeder/iStock
En bas, un poisson-spatule. Crédits : Victor Korchenko/iStock

Un constat des plus marquants et alarmants repose sur le statut du poisson-spatule chinois qui peuplait déjà nos océans il y a 150 millions d’années, c’est-à-dire à l’époque du Jurassique. Cet animal a côtoyé les dinosaures et a survécu à l’extinction massive de la fin du Crétacé pour disparaître définitivement en 2020.

Vous pouvez retrouver la Liste rouge sur le site de l’UICN.