Une équipe d’astronomes annonce avoir identifié 39 nouvelles galaxies dans l’Univers primitif, à 11,5 milliards d’années-lumière. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Nature.
Nos connaissances actuelles sur l’histoire de la formation d’étoiles dans l’Univers primitif reposent essentiellement sur les découvertes de galaxies identifiées grâce à la lumière ultraviolette. Mais il existe d’autres longueurs d’ondes qui, à de telles distances, sont beaucoup plus difficiles à « capter ». C’est pourquoi jusqu’à présent, nous n’avions qu’une partie de l’histoire. Mais une récente découverte nous permet aujourd’hui d’y voir un peu plus clair.
39 galaxies massives dans l’Univers primitif
Une équipe de chercheurs annonce en effet avoir identifié 39 galaxies massives visibles sous des ondes sous-millimétriques (870 micromètres de longueur d’onde). Des galaxies qui, autrement, nous étaient complètement invisibles.
Deux instruments ont rendu cette incroyable découverte possible. Le télescope spatial Spitzer d’une part, et le Grand réseau d’antennes millimétrique/submillimétrique de l’Atacama. Tous deux sont situés au Chili. Ces 39 objets massifs ont été identifiés à 11,5 milliards d’années-lumière. Partant du principe que plus on observe loin dans l’Univers, et plus on remonte le temps, les astronomes ont donc été en mesure d’apprécier ces galaxies formées alors que l’Univers était encore très jeune.
« C’est la première fois qu’une population aussi nombreuse de galaxies massives est confirmée au cours des deux premiers milliards d’années de la vie de l’Univers, explique Tao Wang, de l’Université de Tokyo et principal auteur de l’étude. Celles-ci nous étaient auparavant invisibles. Cette découverte va à l’encontre des modèles actuels pour cette période d’évolution cosmique, et contribuera à ajouter certains détails qui manquaient jusqu’à présent ».

Des théories chamboulées
L’équipe a également découvert que ces 39 galaxies massives produisaient des étoiles 100 fois plus efficacement que la Voie lactée (environ 200 par an). Partant de ce constat, les chercheurs estiment que ces objets, formés pendant le premier milliard d’années de l’Univers, se présentent comme les principaux géniteurs des plus grandes galaxies observées aujourd’hui. Ils suggèrent également que 530 de ces objets pourraient désormais se cacher dans chaque degré carré du ciel. Soir bien plus que ce que les théories et les simulations suggéraient jusqu’à présent.
Les chercheurs espèrent maintenant poursuivre ces recherches dans le but d’obtenir des informations plus détaillées de ces objets. Pour ce faire, ils comptent notamment s’appuyer sur le futur James Webb Telescope, spécialisé dans l’infrarouge, dont le lancement est prévu pour 2021.
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