La région arctique accusait il y a quelques jours des températures remarquablement élevées pour la saison. Un pic à plus de 30 °C aurait été enregistré près du cercle polaire. Un record.
Dimanche 12 mai, une chaleur exceptionnellement précoce était enregistrée en Russie, selon la station météorologique de l’aéroport Talagi. Des records pour un mois de mai sont même tombés. Le thermomètre aurait en effet affiché 31,2 °C à Koynas (Oblast d’Arkhangelsk), une ville de 350 000 habitants située tout près du cercle polaire. Du jamais vu pour la saison. Selon le Washington Post, la température dans cette partie de la Russie avoisine généralement les 12 °C à cette période de l’année. La chaleur a également touché l’ouest de la Finlande, où il faisait 25 °C la veille.
Des rapports alarmants
Ces résultats ne sont pas totalement nouveaux pour les climatologues. Il y a quelques mois, un rapport de la NOAA rapportait qu’en Arctique, le réchauffement climatique évolue deux fois plus vite que partout ailleurs. Avec + 1,7 °C par rapport aux normales au pôle nord, 2018 aurait même été la deuxième année la plus chaude de l’histoire dans la région. Le réchauffement des températures aurait également un impact considérable sur les rennes sauvages. Les hardes auraient perdu 50 % de leurs effectifs en seulement 20 ans.
Globalement, c’est bien l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre qui reste l’un des principaux facteurs de ce réchauffement des températures. Il y a quelques jours, les capteurs de l’observatoire du Mauna Loa, à Hawaii, ont même relevé la concentration de dioxyde de carbone (CO2) la plus élevé jamais enregistrée dans l’atmosphère de la Terre : 415,26 ppm. Du jamais vu depuis au moins 800 000 ans – et probablement depuis de 3 millions d’années. On note également que les niveaux de dioxyde de carbone ont augmenté de près de 50 % depuis la révolution industrielle (le CO2 atmosphérique ne s’élevait qu’à 300 ppm en 1910).
Concernant le cercle arctique, un récent rapport signé de l’ONU nous révélait que même si nous bloquions toutes les émissions de carbone dès aujourd’hui, la région devrait encore se réchauffer d’au moins 3 °C d’ici 2050 par rapport aux niveaux préindustriels. Et de 5 à 9 °C d’ici 2080. Autrement dit, même les efforts les plus drastiques, s’il étaient entrepris du jour au lendemain, ne pourraient inverser la tendance dans cette région du monde.
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