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Depuis 30 ans, les terres émergées ont gagné du terrain

Crédits : Google Maps / Deltares / Donchyts et.al, 2016, Nature Climate Change

En utilisant des images satellites pour étudier l’évolution de l’eau sur la surface de la Terre et ses changements depuis 30 ans, une équipe scientifique néerlandaise a observé que sur ce laps de temps, les terres émergées ont gagné du terrain, avec une superficie qui a augmenté de plus de 58 000 km².

La recherche, menée par l’Institut de recherche Deltares aux Pays-Bas, est publiée dans la revue Nature Climate Change. Celle-ci a été menée avec l’appui de la Nasa qui a fourni les images de ses satellites Landsat, qui ont observé la Terre sur les trente dernières années, et l’Institut néerlandais est désormais en mesure de nous proposer une visualisation de ces changements, à consulter sur Aqua Monitor Deltares. Sur cette carte, des pixels verts et bleus qui représentent les endroits où la surface de l’eau a changé depuis 1985. En vert, les lieux où l’eau a laissé place à la terre émergée, en bleu, ceux où la terre est devenue eau.

Avec l’analyse des images fournies par la Nasa, les scientifiques néerlandais ont pu constater que 115 000 km² de terres sont maintenant sous l’eau, tandis que 173 000 km² d’eau ont laissé place à de la terre émergée, notamment par le drainage artificiel de certains territoires, y compris des zones côtières, devenu un facteur plus important que la fonte des glaciers et la construction de barrages.

Les exemples les plus significatifs sont, pour ce qui est de la conversion de terres en eau, le plateau tibétain, où la fonte des glaciers a entraîné la formation de nombreux lacs. En ce qui concerne la conversion d’eau en terres émergées, l’exemple le plus significatif concerne la mer d’Aral, en Asie Centrale. Anciennement quatrième plus grand lac du monde, il est aujourd’hui notamment qualifié de « désastre écologique » par le National Geographic, puisque sa superficie est passée de plus de 67 000 km² à quelque 3 300 km² à ce jour, et un risque d’assèchement total n’est pas à exclure.

Un processus contre-naturel s’opère alors sur les littoraux du monde. « Nous nous attendions à ce que la côte commence à reculer en raison de l’élévation du niveau de la mer, mais la chose la plus surprenante est que les côtes sont en croissance partout dans le monde. Nous créons plus de terres et prenons de cours l’élévation du niveau de la mer » déclare le Dr Fedor Baart, de l’Institut Deltares.

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Rédigé par David Louvet-Rossi