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22 des 34 signes vitaux de la Terre atteignent des niveaux records : voici comment limiter la casse

Le rapport « État du climat 2025 » publié cette année dans BioScience dresse un bilan sans concession sur la santé de notre planète. Sur les 34 indicateurs vitaux suivis par des chercheurs internationaux, 22 ont atteint des niveaux historiques. Entre records de chaleur, émissions de CO2 et catastrophes naturelles dévastatrices, le constat est alarmant. Pourtant, au milieu de ce tableau sombre, certaines avancées technologiques et comportements humains offrent une lueur d’espoir. Ce rapport souligne à la fois l’urgence d’agir et la possibilité de limiter les impacts si des mesures audacieuses sont mises en place rapidement.

Des indicateurs climatiques qui battent tous les records

Le rapport montre que 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée depuis au moins 125 000 ans, avec un réchauffement accéléré par la diminution de l’effet de refroidissement des aérosols et par des rétroactions naturelles comme la diminution de la réflectivité de la planète. Les niveaux de dioxyde de carbone ont atteint des sommets historiques, renforçant l’effet de serre et accentuant le réchauffement global.

Les océans, qui absorbent la majeure partie de cette chaleur, affichent des températures inédites. Les écosystèmes forestiers, quant à eux, sont sous pression : la saison des feux de forêt en Europe en août 2025 a ravagé plus d’un million d’hectares, un record historique. Ces phénomènes extrêmes ne se limitent pas aux incendies. Les inondations au Texas ont fait au moins 135 morts, les incendies à Los Angeles ont causé plus de 250 milliards de dollars de dégâts, et le typhon Yagi a fait plus de 800 victimes en Asie du Sud-Est.

Parallèlement, la circulation méridienne de retournement atlantique (AMOC), un courant océanique essentiel au climat mondial, montre des signes d’affaiblissement, ce qui pourrait provoquer des bouleversements majeurs si son effondrement devait se produire. Ces éléments illustrent l’interconnexion complexe des systèmes naturels et la rapidité à laquelle ils évoluent.

Les causes humaines et les conséquences mondiales

La consommation de combustibles fossiles a atteint un niveau record en 2024, malgré l’essor des énergies renouvelables. L’énergie solaire et éolienne enregistrent elles aussi des records de production, mais restent encore largement insuffisantes pour compenser l’usage massif de charbon, de pétrole et de gaz. Cette dépendance aux combustibles fossiles continue d’alimenter la crise climatique, exacerbant la fréquence et l’intensité des phénomènes extrêmes.

Les impacts humains sont déjà considérables. Les catastrophes naturelles liées au climat coûtent chaque année des milliards de dollars et font des centaines, voire des milliers de victimes. Le rapport alerte sur le fait que ces risques sont interdépendants : le dérèglement d’un système naturel peut amplifier les vulnérabilités d’un autre. La stabilité de la biosphère, des ressources en eau et des systèmes agricoles est directement menacée.

Cependant, les chercheurs rappellent que le problème n’est pas insoluble. Des stratégies d’atténuation efficaces existent, allant de la réduction drastique des émissions à l’expansion des énergies renouvelables et à la préservation des écosystèmes naturels. Chaque action compte, et plus elle sera mise en œuvre tôt, plus ses effets seront significatifs.

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Lueur d’espoir et actions possibles

Malgré la gravité des constats, le rapport souligne des motifs d’optimisme. La transition vers les énergies renouvelables progresse rapidement, et des infrastructures solaires et éoliennes pourraient couvrir jusqu’à 70 % des besoins mondiaux en électricité d’ici 2050. Par ailleurs, la sensibilisation du public et les changements de comportements commencent à influencer les politiques environnementales, ouvrant la voie à des mesures plus ambitieuses.

Les auteurs insistent sur l’urgence d’agir rapidement. Selon eux, le coût de l’atténuation du changement climatique est probablement bien inférieur aux dommages économiques et humains liés aux catastrophes climatiques futures. Si des actions audacieuses sont entreprises maintenant, il reste encore possible de limiter le réchauffement global et de préserver la résilience des systèmes naturels.

En somme, le rapport « État du climat 2025 » montre que la planète est à un tournant critique. Si les tendances actuelles se poursuivent, les impacts pourraient devenir irréversibles. Mais si des mesures concrètes et rapides sont adoptées, il est encore possible de protéger la Terre et ses habitants contre les pires scénarios.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.