En 2100, deux tiers de la population mondiale fera face à des vagues de chaleur mortelles

thermomètre canicule
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Les chercheurs nous auront avertis : le nombre de vagues de chaleur ne fera que progresser selon une étude récente prévenant que les deux tiers de la population mondiale pourraient être exposés à des épisodes caniculaires mortels d’ici 2100 si les émissions de gaz carboniques ne cessent d’augmenter.

Vous l’aurez remarqué, il fait en ce moment très chaud en France où que vous soyez, mais ce n’est rien à côté de ce qu’il risque de se produire d’ici à la fin du siècle. « Notre attitude vis-à-vis de l’environnement a été si imprudente que nous sommes à court de bons choix pour le futur », prévient Camilo Mora, professeur associé à l’université d’Hawaï (États-Unis) et principal auteur d’une méta-analyse publiée dans la revue Nature Climate Change prévenant que les trois quarts de la population mondiale seraient touchés par des vagues de chaleur entraînant une hausse de la mortalité d’ici 2100.

Le rapport est alarmant, détaillant au passage que « même si les émissions de gaz à effet de serre se réduisaient de manière drastique d’ici la fin du siècle, 48 % la population humaine mondiale serait tout de même touchée », ajoutent les spécialistes dans un communiqué. L’équipe de Camilo Mora s’est notamment appuyée sur l’analyse des cas de mortalité associés à 783 épisodes de chaleur entre 1980 et 2014 et touchant 164 villes localisées dans 36 pays, y compris l’onde de chaleur européenne de 2003 qui aura coûté 70 000 vies et l’onde de chaleur de Moscou en 2010, responsable d’environ 10 000 morts. Les chercheurs expliquent avoir ensuite croisé ces données avec les différents paramètres météorologiques enregistrés lors de ces épisodes de canicule comme la température de l’air et le taux d’humidité.

Ils ont alors identifié un seuil de température et d’humidité au-delà duquel les ondes de chaleur commencent à devenir mortelles. Au-delà de ce seuil, la capacité de thermorégulation de l’organisme est altérée au risque de provoquer chez l’individu un état d’hyperthermie. À l’heure actuelle, environ 30 % de la population mondiale est exposée à ces vagues de chaleur pendant 20 jours ou plus chaque année, mais les scientifiques sont en revanche beaucoup plus alarmistes pour l’avenir. Si les gaz à effets de serre continuent d’augmenter au rythme actuel, 47 % du territoire terrestre serait touché en 2100, soit environ 74 % des individus.

Les chercheurs expliquent par ailleurs que si le réchauffement de la planète se limite à 1 °C à la fin du siècle, la zone à risque s’étendrait sur 27 % du globe et concernerait que 48 % des 11 milliards de Terriens. « Nous sommes à court d’options pour l’avenir, il ne nous reste plus qu’à choisir entre le mauvais et le terrible », alerte Camilo Mora. Beaucoup de personnes paient déjà le « prix ultime » et la situation pourrait être bien pire si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas considérablement réduites ».

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