En 2050, une métropole sur deux pourrait manquer d’eau !

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Selon des chercheurs allemands, plus d’une grande métropole sur deux pourrait dès 2050 manquer d’eau et subir des ruptures de son approvisionnement. Ainsi, l’avenir pourrait être marqué par un rationnement de l’eau potable dans les grandes villes, dans à peine une trentaine d’années.

Il faut savoir que la demande en eau a quadruplé dans le monde au cours des 60 dernières années, en raison de l’essor démographique et d’un exode rural toujours plus important. Cette hausse est aussi due à un meilleur accès aux infrastructures mais également à l’augmentation des besoins. Le fait est que cette demande en eau pourrait augmenter de 80 % d’ici à 2050 !

Dans un tel contexte, difficile d’être optimiste, surtout que la situation actuelle est dictée par le réchauffement climatique, une situation qu’une ville telle que Le Cap (Afrique du Sud) subit actuellement de plein fouet. Les chercheurs de l’Université de Kassel (Allemagne), dont l’étude a été publiée dans la revue Nature Sustainability le 8 janvier 2018, sont formels : de plus en plus de personnes seront touchées par le manque d’eau, et si aujourd’hui c’est le cas d’environ 50 % de la population, ce taux atteindra 66 % en 2050.

Los Angeles sera une des villes les plus touchées par le manque d’eau en 2050.
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Les scientifiques ont étudié l’évolution des ressources en eau de 482 grandes villes aux quatre coins du globe accueillant aujourd’hui 736 millions d’habitants. Le type de scénario business as usual a été retenu dans le cadre de ces analyses, c’est-à-dire un développement où les actions de lutte contre le réchauffement global sont mitigées. À partir de ce scénario, deux possibilités ont été évoquées : celle où les citadins sont prioritaires pour l’accès à l’eau et celle où les habitants des villes seraient rationnés.

Les villes les plus menacées sont situées en Asie du Sud et en Amérique du Nord : Los Angeles (États-Unis), Jaipur (Inde) et Dar es Salaam (Tanzanie), pour ne citer que ces dernières. Ces villes connaîtront des déficits certains de leurs eaux de surface, estimés à plus de 400 millions de mètres cubes par an !

En ce qui concerne les eaux souterraines (nappes phréatiques), le constat est encore plus alarmant. En effet, les chercheurs ont estimé que l’empreinte hydrique des villes, dont le but est de mesurer l’excès de la consommation en eau par rapport a la régénération des nappes, pourrait doubler – voire plus – pour 116 villes d’ici à 2050. Par ailleurs, les conflits ville/campagne pourraient se multiplier, surtout que dans les campagnes l’eau est utilisée pour l’irrigation, donc pour l’agriculture mais aussi l’élevage.

Sources : Journal de l’environnementEuractiV