Un récent rapport du service Copernicus sur le changement climatique (C3S) le confirme : l’Europe a connu une nouvelle année record en 2020. En effet, la température moyenne a été 1,6 °C supérieure à la normale 1981-2010 et plus de 2 °C supérieure à celle de l’ère préindustrielle. Un score qui la place en première position des années les plus chaudes jamais observées sur le continent, loin devant le précédent record établi en 2019.
Aussi, on peut souligner que les six premières années de ce classement font toutes partie de la période postérieure à 2015. « La tendance sur trois ans, cinq ans, dix ans est sans équivoque » souligne à ce titre Jean-Noël Thepaut, directeur de Copernicus au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF). À l’échelle trimestrielle, la saison qui a connu la plus forte anomalie est l’hiver avec un excédent de plus de 3 °C par rapport à la période 1981-2010.

En Europe comme ailleurs, une tendance climatique inexorable
Ce constat, assez peu surprenant, signe un processus de réchauffement global de la planète déjà bien avancé. On rappelle qu’à l’échelle mondiale, la température a désormais franchi 1 °C d’augmentation depuis 1850. Et ce alors que les objectifs des Accords de Paris visent une hausse maintenue à un niveau bien en-deçà de 2 °C et, dans l’idéal, limitée à 1,5 °C. Avec une année 2020 en troisième place des plus chaudes sur Terre, juste derrière 2016 et 2019, autant dire que l’ambition n’a d’égale que la difficulté du projet.

« En regardant la température à l’échelle mondiale, les 10 à 15 dernières années ont montré une accélération, et c’est la même chose pour le niveau de la mer » note Jean-Noël Thepaut. « Pour d’autres indicateurs, c’est moins clair, mais toutes les tendances vont dans la mauvaise direction ».
Du côté des précipitations, le paysage est plus nuancé, mais l’année a globalement été ponctuée par des phases particulièrement humides. En particulier, entre la Grande-Bretagne et le sud de la France où les cours d’eau ont parfois réagi de façon catastrophique.

On pourrait avancer que les anomalies citées paraissent modestes en comparaison de celles qui ont affecté les régions plus septentrionales. Le rapport de Copernicus indique par exemple que la Sibérie a enregistré une anomalie moyenne de 6 °C sur l’année 2020. Mais ce serait oublier la plus grande variance du climat à ces latitudes, où les excès et déficits tendent ainsi à être plus importants en valeurs absolues. Il reste malgré tout que notre environnement continue d’évoluer à grande vitesse et que les espoirs de tenir les objectifs des Accords de Paris se réduisent à peau de chagrin.