Crédits : gorodenkoff/istock

2000 ans de débat : ce scientifique affirme avoir trouvé le vrai siège de la conscience

L’origine de la conscience humaine fait débat depuis plus de 2 000 ans et aujourd’hui, il n’existe toujours pas de consensus scientifique à ce sujet. Récemment, un neuroscientifique britannique a même estimé que l’actuelle théorie dominante sur l’origine de la conscience est erronée.

Plusieurs visions s’affrontent

Tout d’abord, rappelons que la conscience regroupe le sens de l’éveil, la connaissance de soi et la perception de l’environnement. Ceci englobe également les pensées, émotions et autres sensations. D’une manière plus directe, il s’agit simplement de l’état dans lequel nous sommes lorsque nous sommes éveillés. Définir la conscience humaine n’est pas difficile mais en revanche, son origine au niveau du cerveau reste un mystère. En effet, l’émergence de la subjectivité à partir de la matière cérébrale est encore aujourd’hui une énigme et donc, ne fait toujours pas l’objet d’un consensus scientifique.

Deux façons de voir les choses s’affrontent néanmoins. Certains estiment que la conscience est un genre de « fantôme » dans la mécanique du cerveau, une idée qui selon ses partisans, devrait bénéficier d’une branche d’études à part entière. La deuxième grande théorie, privilégiée depuis environ une trentaine d’années, stipule que la conscience est un signal comme tant d’autres que la mécanique neuronale génère en arrière-plan. Pour les défenseurs de cette idée, tout se jouerait au niveau du cortex cérébral (ou plutôt le néocortex), zone du cerveau la plus étendue et la plus récemment développée chez l’humain, que l’on associe à des fonctions cognitives supérieures (langage, planification, décision etc.).

Cependant, cette idée dominante déjà bousculée par d’autres théories émergentes, a peut-être reçu un coup fatal avec la parution d’une nouvelle étude dans la revue Neuroscience & Biobehavioral Reviews en aout 2025. Le neuroscientifique britannique Peter Coppola pense que la conscience humaine trouve ses racines dans les zones les plus archaïques de notre cerveau.

La conscience émanerait du « subcortex »

Après avoir passé en revue des décennies de travaux sur le sujet, l’expert a estimé que l’attribution de l’origine de la conscience au néocortex est une vision dépassée. L’intéressé préfère évoquer le « subcortex », un grand ensemble de structures ramifiées se trouvant sous le néocortex et surtout, présent depuis 500 millions d’années dans le cerveau humain.

cerveau schéma
Crédits : Coppola et al., Neuroscience & Biobehavioral Reviews., 2025

Cet ensemble regroupe notamment l’hypothalamus (sommeil, activité sexuelle), le tronc cérébral (respiration, rythme cardiaque etc.) ou encore, les noyaux gris centraux (régulation cognitive, apprentissage moteur etc.). Habituellement, nous considérons ces zones du cerveau comme étant « primitives » et en théorie incapables d’incarner le siège de la conscience humaine. Néanmoins, le fait est que sans ces zones vitales, notre vie serait totalement impossible.

Malgré cette idée qui ne permet pas de résoudre le mystère principal, Peter Coppola ne nie pas le rôle très important du néocortex. En revanche, le chercheur pense que ce même néocortex ne serait pas la racine de la conscience. Surtout, l’idée vient bousculer les croyances relatives à l’inaptitude et le coté primitif du subcortex. Rappelons tout de même que l’absence de néocortex n’est pas toujours synonyme d’inconscience, comme l’ont déjà montré des personnes venues au monde sans cette structure ou d’autres chez qui celle-ci a été retirée lors d’une opération chirurgicale. En effet, ces personnes peuvent continuer à adopter des comportements compatibles avec une forme de vie consciente.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.