Crédits : Hodari Nundu

190 kilos de muscle lancés à pleine vitesse : nos ancêtres côtoyaient un guépard colossal il y a 500 000 ans

Des chercheurs ont révélé une découverte impressionnante : la plus grande espèce de guépard jamais identifiée. L’animal, nommé Acinonyx pleistocaenicus, aurait vécu il y a environ 1,3 million à 500 000 ans. Cette découverte a été rendue possible grâce à l’analyse de fossiles de crânes isolés en Chine.

Un guépard aussi lourd qu’un lion

Acinonyx pleistocaenicus était déjà connu des scientifiques. Elle avait été initialement décrite en 1925 sur la base d’une mâchoire inférieure partielle trouvée dans la province du Shanxi, en Chine. Cependant, les spécimens découverts étaient limités et il restait encore beaucoup à apprendre sur cette espèce éteinte.

Des spécimens plus récents, dont deux mandibules récupérées en 2021 dans la grotte de Jinyuan et une partie de crâne provenant des grottes de Zhoukoudian, datant d’environ 780 000 ans, ont finalement permis aux chercheurs de mieux comprendre les caractéristiques anatomiques de cette espèce, y compris son poids impressionnant pouvant atteindre jusqu’à 190 kg qui est comparable à celui des tigres et des lions modernes.

En plus de sa taille massive, Acinonyx pleistocaenicus présentait des similitudes remarquables avec les guépards africains modernes, notamment dans la disposition de ses dents pointues et effilées.

La structure osseuse du museau était également similaire. Plus précisément, chez les guépards modernes, le museau est allongé et effilé, avec des narines élargies pour permettre une circulation d’air maximale pendant la course. Cette caractéristique anatomique est cruciale pour soutenir les performances de sprint des guépards. Cette similarité anatomique souligne donc l’importance de la vitesse et de l’agilité dans le mode de vie de ces guépards anciens.

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La taille de ce guépard ancien comparée à celle des guépards modernes. Crédits : J. Ye.

Victime du climat

Cependant, malgré sa stature imposante, Acinonyx pleistocaenicus aurait disparu il y a environ 500 000 ans, probablement en raison des changements climatiques survenus pendant la transition du Pléistocène moyen.

Dans le détail, ces changements climatiques ont entraîné des périodes de froid plus longues et plus intenses qui ont eu un impact direct sur l’environnement et les ressources alimentaires disponibles pour les animaux de l’époque, y compris les guépards géants. En effet, ces félins massifs auraient probablement eu besoin de vastes territoires de chasse pour répondre à leurs besoins alimentaires. Ces variations climatiques ont ainsi pu réduire la disponibilité des proies ou modifier les écosystèmes de manière à rendre la survie de l’espèce difficile.

Les chercheurs ont également identifié une autre espèce de guépard disparue, nommée A. intermedius, sur l’un des sites étudiés. Cette découverte suggère que Acinonyx pleistocaenicus aurait été remplacé par une espèce plus petite au fil du temps.

Cette transition évolutive pourrait être le résultat d’une adaptation aux nouvelles conditions environnementales ou de la concurrence avec d’autres espèces de prédateurs. Les guépards plus petits comme A. intermedius peuvent en effet s’être mieux adaptés à des habitats modifiés ou à des proies plus petites et plus abondantes, ce qui leur aurait permis de prospérer tandis que leurs homologues plus massifs succombaient aux pressions environnementales.

Ces conclusions fournissent ainsi des informations cruciales sur l’évolution et la dispersion des guépards en Eurasie, mettant en lumière le succès passé de cette remarquable lignée de félins.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.