15 méthodes de tortures d’un autre temps : La vierge de fer, le scaphisme… – 3/3

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Cet article en trois parties fait un tour d’horizon des méthodes de torture les plus barbares pratiquées au cours des derniers millénaires, et ce principalement sur notre continent. 

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La Vierge de fer

La Vierge de fer, de son vrai nom la Vierge de Nuremberg est un instrument de torture utilisée du Moyen-Age au XIXe siècle, alors que des traces d’instruments reprenant le même principe durant l’Antiquité existent. Elle se présente sous la forme d’un sarcophage en bois ou en fer et comporte dans son intérieur (et sur le revers de la porte) nombre de pointes métalliques vouées à transpercer un être humain lors d’interrogatoires.

En effet, la Vierge de fer ne tue pas la victime sur le coup puisque les pointes sont disposées de façon à ne pas toucher les organes vitaux. La torture pouvait donc s’opérer plusieurs fois sur la même personne, cette dernière complètement immobilisée à l’intérieur du sarcophage. Le bourreau pouvait même piquer la victime à l’aide de pointes, en passant par des trous dans la paroi.

« Anciennement, il y avait en divers endroits, dans les prisons, un instrument pour les exécutions secrètes, qui avait la forme d’une femme. Être exécuté à l’aide de cet instrument, s’appelle -baiser la Vierge-. » Georges Verdène, La torture, les supplices et les peines corporelles et afflictives dans la justice allemande, 1906.

Cependant, les historiens pensent qu’il s’agit d’un mythe, créé en 1793 par le philosophe allemand Johann Philipp Siebenkees (1759-1796), reprenant une mention qui aurait été faite dans une chronique de Nuremberg stipulant la présence d’un tel instrument de torture dans cette ville. Les morceaux de chair des victimes auraient été donnés en pâture aux poissons.

Le scaphisme

On pourrait associer le scaphisme à la Vierge de fer puisqu’il s’agit également ici d’un sarcophage. Cependant, il n’y a pas de torture par le sang, mais la cruauté reste présente, à tel point qu’on l’assimile plus à un mode d’exécution qu’un moyen de torture.

En effet, la victime est enfermée dans un sarcophage, mais ses membres et sa tête en dépassent. Par la suite, le condamné est forcé de boire et manger abondamment, cependant ses excréments resteront bloqués à l’intérieur du piège. Le supplicié finissait dévoré par les vers issus de ses propres souillures.

Le scaphisme fut utilisé en Perse vers le IVe siècle avant J-C. Voici le récit de Plutarque dans sa biographie du roi de Perse Artaxerxès II, écrite au début du IIe siècle de notre ère, dans lequel il explique que cette peine fut appliquée à Mithridate, un perse qui s’était attribué la mort de Cyrus le Jeune, frère ennemi du roi, ce dernier ayant été privé de ce fait d’armes : « L’on prend deux auges, faites exprès si égales que l’une n’excède point l’autre en longueur ni en largeur, et couche l’on sur les reins à la renverse celui qu’on veut punir, dedans l’une d’icelles, et puis le couvre l’on de l’autre, et les coud-on l’une à l’autre : de sorte que les pieds, les mains et la tête du patient sortent dehors par des trous que l’on y fait expressément : le demeurant du corps demeure couvert et caché au-dedans. On lui donne à manger tant comme il veut, et s’il ne veut manger, on le contraint par force en lui poignant les yeux avec des alênes : puis quand il a mangé, on lui donne à boire du miel détrempé avec du lait, et lui en verse l’on non seulement en la bouche, mais aussi sur tout le visage en le tournant de sorte que le soleil lui donne toujours dedans les yeux, tellement qu’il a la face sans cesse toute couverte de mouches, et faisant dedans ces auges toutes les nécessités qu’il est force que l’homme buvant et mangeant fasse, il vient à s’engendrer de l’ordure et pourriture de ces excréments, des vers qui lui rongent tout le corps jusques aux parties nobles : puis quand ils voient que le patient est mort, ils lèvent l’auge de dessus et trouvent sa chair toute mangée par cette vermine qui s’engendre, jusque dans ses entrailles. Mithridate donc après avoir langui l’espace de dix-sept jours en cette misère, finalement mourut à toute peine. »

La cisaille du crocodile

Cet appareil en métal, à l’effigie d’un crocodile ressemblait plus à une pince munie de dents qu’à une paire de ciseaux. Préalablement chauffée à blanc, la pince servait à attaquer les parties génitales de l’homme, soit la verge en érection. Le bourreau, en tirant violemment, provoquait une lourde hémorragie artérielle souvent fatale.

Cette méthode visait principalement les coupables de régicides, donc les personnes ayant voulu assassiner un souverain.

Le collier de piques

Ce collier fait de bois ou de métal bloque tous les mouvements de la victime. Il ne pouvait aucunement bouger la tête et était dans l’impossibilité de s’allonger, manger ou s’asseoir, tant chaque mouvement pouvait le tuer sur le coup. Doté de pointes acérées, le collier était en réalité destiné à épuiser, user et humilier un condamné plutôt qu’à le tuer.

L’araignée espagnole

Cet objet visait principalement la gente féminine. L’araignée espagnole était chauffée à blanc puis fixée sur la poitrine d’une femme. Le bourreau tirait violemment l’objet et arrachait de larges morceaux de chair. Dans un autre cas, la victime pouvait être attachée au plafond, et sous son poids, le saignement augmentait et causait une mort dans d’horribles souffrances.

Sources : Le Tribunal du NetFirerankTheologe.de – BNF (références littéraires)