Mis en service il y a quelques années, le supercalculateur Jean Zay 4 est un véritable monstre que l’on utilise pour des projets de recherche nécessitant de grandes capacités de calcul. Aujourd’hui supercalculateur académique le plus puissant de France, le supercalculateur Jean Zay 4 a diverses missions, notamment modéliser le climat, explorer l’Univers ou encore, entraîner des IA ouvertes et responsables.
125,9 millions de milliards d’opérations par seconde
En mai 2025, le CNRS dévoilait dans un communiqué la quatrième extension du supercalculateur Jean Zay, synonyme d’une multiplication par quatre de sa puissance de calcul. Aujourd’hui, cette capacité est phénoménale, ce qui en fait le supercalculateur académique le plus puissant du pays mais également, le plus utilisé. Opérée par l’Institut du développement et des ressources en informatique scientifique (IDRIS), cette machine surprenante a fait l’objet d’une vidéo explicative publiée par le CNRS le 19 septembre 2025 (voir en fin d’article).
Mis en service en 2019, le supercalculateur Jean Zay a remplacé le Turing, utilisé depuis 2013. Plusieurs extensions successives ont ensuite permis d’améliorer ses performances et ses fonctionnalités. En 2023, le président Emmanuel Macron annonçait la quatrième extension lors du salon VivaTech. Désormais, la puissance de l’engin est de 125,9 pétaflops de puissance de calcul 64 bits, soit 125,9 millions de milliards d’opérations par seconde.
« Si l’ensemble de l’humanité comptait au rythme d’une opération par seconde, il lui faudrait 182 jours pour calculer ce que la supercalculateur Jean Zay calcule en une seconde. Les capacités de stockage du supercalculateur ont également été accrues pour atteindre de l’ordre de 100 pétaoctets. », peut-on lire dans le communiqué du CNRS.

Mais à quoi sert le supercalculateur Jean Zay 4 ?
Avant l’arrivée de la quatrième extension, de nombreux projets ont utilisé gratuitement les ressources du supercalculateur, montrant que la machine est très importante pour les équipes de recherche académiques, ainsi que pour les start-ups et les grandes entreprises. Lors de l’inauguration de Jean Zay 4 en mai 2023, trois projets phares avaient été présentés. Citons par exemple le projet Polymathic de François Lanusse, chercheur au laboratoire Astrophysique, Instrumentation, Modélisation (CNRS/CEA). L’objectif ? Appliquer les technologies d’apprentissage profond et d’IA générative aux observations astronomiques de l’Univers à grande échelle.
« Notre pari était double : disposer d’une machine puissante et technologiquement avancée et miser sur la ressource humaine dans le support aux utilisateurs. Réussir ce pari est un atout très fort dans la mise en réseau avec les machines européennes. Jean Zay 4 répondant à un enjeu de souveraineté nationale, l’union à l’échelle européenne de nos forces en IA peut encore faire la différence grâce à l’énorme potentiel de nos experts dans ce domaine. » a déclaré Philippe Lavocat, président-directeur général eu Grand équipement national de calcul intensif (GENCI), propriétaire du supercalculateur.
Au fur et à mesure des extensions, davantage de projets ont été retenus. Le supercalculateur a assuré 72 projets en 2019, un nombre ayant bondi à environ 1 400 en 2024. Les domaines de recherches sont multiples, qu’il s’agisse d’astronomie, de climatologie ou encore, de recherche de nouveaux matériaux et de nouvelles énergies. Le supercalculateur Jean Zay 4 peut aussi trouver des solutions dans le domaines de l’agriculture, des véhicules autonomes, de la culture etc. Evidemment, l’entraînement, la spécialisation ou l’inférence de modèles d’IA de fondation font partie des principales spécialités de cette machine.
Voici la vidéo explicative du CNRS concernant le supercalculateur Jean Zay 4 :
