10 photos non retouchées pour mieux se rendre compte du recul des glaciers

Le changement climatique est un concept notoirement difficile à visualiser. On le connaît, on en parle tous les jours, on s’alarme, mais comment le représenter ? Un nouveau livre publié cette semaine par la Geological Society of America rend la science du climat plus accessible en dénonçant par l’image près de cent ans de réchauffement sur les glaciers du monde entier.

Les glaciers sont importants pour le climat. Véritables réservoirs d’eau douce de la planète, ils réfléchissent en plus lumière du Soleil. Le front d’un glacier peut être amené à avancer ou à reculer dans une vallée. Ces mouvements sont le résultat d’un déséquilibre entre apport de neige et fonte : lorsque le bilan hydrique annuel est négatif, le glacier entre dans une phase de recul et réciproquement. Ces mouvements sont donc bien connus des chercheurs. En revanche, on observe aujourd’hui un net recul de ces glaciers. Et ces reculs, nous les devons à nous-mêmes. Ce document vise donc à améliorer la sensibilisation du public aux glaciers disparus de notre planète en offrant une preuve photographique et directe. Ce sont en effet les premiers impactés par les changements climatiques.

« Nous avons des preuves photographiques non retouchées de glaciers qui fondent partout dans le monde », explique le coauteur Gregory Baker, géologue à l’Université du Kansas. « Ce ne sont pas des modèles informatiques ou des images satellites complétées par toutes sortes de données incompréhensibles. Ce sont simplement des photos, certaines prises il y a cent ans et d’autres aujourd’hui. Pour comparer. C’est donc simplement une preuve directe de la perte de glace à grande échelle dans le monde entier ».

Ici le glacier Mendenhall en Alaska, photographié en 2007 (en haut) et en 2015 (en bas) à la même période, avec un recul enregistré d’environ 550 mètres :

James Balog and the Extreme Ice Survey
James Balog and the Extreme Ice Survey

Voici le glacier Stein en Suisse, photographié en 2006 (en haut) et en 2015 (en bas), toujours à la même période :

James Balog and the Extreme Ice Survey
James Balog and the Extreme Ice Survey

La perte de glace efface également l’histoire géologique de la Terre. Les carottes de glace contiennent en effet de petites bulles d’atmosphère ancienne qui peuvent donner aux scientifiques un aperçu du climat du passé. Les informations stockées dans ces glaciers remontent à des centaines de milliers d’années et pourraient fournir aux scientifiques l’information dont ils ont besoin pour se préparer aux effets induits par les niveaux toujours croissants de dioxyde de carbone dans notre atmosphère.

Ici Solheimajokull, en Islande, qui a reculé d’environ 625 mètres entre 2007 (en haut) et 2015 (en bas) :

James Balog and the Extreme Ice Survey
James Balog and the Extreme Ice Survey

Ici le glacier Qori Kalis au Pérou, photographié en 1978 (en haut) et 2016 (en bas). Ce glacier a reculé de plus de 1,1 kilomètre :

Lonnie Thompson
Lonnie Thompson

Et enfin le glacier de Trift en Suisse, photographié en 2006 (en haut) et en 2015 (en bas) avec un recul enregistré de 1,17 kilomètre :

James Balog and the Extreme Ice Survey
James Balog and the Extreme Ice Survey

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